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19 septembre 2020

19 Septembre 2020 Souvenirs et actualité

Le vieux schnock que je suis a encore de la mémoire.

Ce matin un grand prof parisien (il semble y en avoir plusieurs dans chaque spécialité et dans chacun des hôpitaux de l’APHP) n’a pas pu s’empêcher sur « CNews » de parler de « certain » qui propose de traiter la Covid par un traitement qui ne marche pas, suivez son regard. Il a eu le bon goût d’ajouter quand même qu’il ne marche pas au stade où les gens sont hospitalisés pour des symptômes importants.

En effet il semble y avoir des stades dans cette infection ! Ce n’est pas une nouveauté, il semble que pour certains ce soit une découverte.

 

Cela m’a rappelé ma jeunesse médicale et la maladie que l'on appelle le rhumatisme articulaire aigu (RAA).

Au début de mes études (hélas déjà très lointaines) et particulièrement en cardiologie, une pathologie occupait beaucoup les cardiologues Le RAA. Les symptômes en étaient un gonflement de certaines articulations devenant chaudes et douloureuses, et étaient accompagnées de petits signes cardiaques, souvent minimes, à type de petits souffles valvulaires (signalant une petite inflammation des valves cardiaques (et parfois d’autres éléments du cœur, péricarde par exemple) qui disparaissaient rapidement et sans séquelles apparentes dans la plupart des cas.

Les cliniciens avaient remarqué que cela suivait de façon légèrement retardée une angine rouge due au streptocoque hémolytique de type B.

Le « traitement » était le repos jusqu’à ce la pénicilline ait été découverte (par hasard, mais aussi grâce à la vigilance d’un expérimentateur) et on se mit à traiter cette infection bactérienne par cet antibiotique. Ce qui a changé la donne. Mais en absence d’antibiotiques le RAA apparaissait encore.

On a pu rattacher les symptômes constatés à une réaction d’anticorps sécrétés par l’organisme qui se défendait contre le microbe. En effet l’endocarde, mince feuillet qui tapisse le cœur et les valves cardiaques, mais aussi les synoviales articulaires, présentaient une similitude du point de vue des antigènes qui les tapissent avec certains antigènes du streptocoque. C’était une réaction auto immune qui dépassait la défense de l’organisme en la tournant vers l’attaque de certaines de ses propres structures. Réaction auto immune.

A ce stade les antibiotiques n’ont plus aucun effet le microbe ayant disparu. Par contre l’aspirine puis plus tard la cortisone faisaient disparaitre l’inflammation et évitaient le passage à la phase suivante.

Mais chez les non traités cette réaction inflammatoire se calmait et les enfants majoritairement atteints redevenaient asymptomatiques pendant plusieurs années voire dizaines d’années. Mais ensuite à l’adolescence ou plus tard des symptômes d’atteintes des valvules, non inflammatoires mais ayant évolué vers la calcification ou parfois la rétraction de ce clapet, avec apparition de signes graves conduisant à la chirurgie de remplacement des valves atteintes (chirurgie non sans risques au début, avant la circulation extra-corporelle).

A ce stade la cortisone et les antibiotiques étaient inefficaces.

A mes débuts encore beaucoup d’interventions étaient nécessitées par l’évolution de ces vieilles lésions non traitées et ayant évolué. Puis les patients venaient de plus en plus souvent de régions du monde sous développées. Les migrants actuels n’ont certainement pas tous bénéficiés de nos traitements préventifs de riches. A noter qu’il y a toutefois encore de nos concitoyens qui ne croient ni aux antibiotiques, ni aux vaccins, ni à toute thérapeutiques dites allopathiques, ce qui n’a que peu de conséquences dans l’environnement actuel ou une majorité est traitée correctement et préventivement. Chacun a le droit de courir sa chance, mais pas le droit de se plaindre lorsque là aussi l’idéologie s’avère délétère.

Actuellement la chirurgie se tourne plutôt vers les conséquences du vieillissement et l’athérosclérose. La chirurgie du RAA est devenue exceptionnelle. Avec les progrès en plus de nos techniques de traitement par voie artérielle ou veineuse.

Il reste des lésions des valvules sur lesquelles peuvent se greffer des infections d’endocardite infectieuse (EI). Ces infections touchent surtout des séquelles d’atteintes valvulaires très anciennes ou de malformations congénitales. Les antibiotiques sont souvent efficaces contre ces sur infections de lésions de tous types, mais n’empêchent pas parfois des résistances ou des dégâts de perforation de destruction complète ou autres.

 

Cette histoire que m’ont enseignée en son temps mes patrons, il y a déjà pas mal de temps, m’a conduit à toujours écouter les patients et à les examiner.

 

Ne voyez-vous aucun rapprochement avec les phases de la maladie due au Coronavirus ???

 

Le traitement de la tuberculose a suivi les mêmes méandres, prévention par le climat, le bon air et le repos, la mise en sanatoriums, l’amélioration des conditions de vie et la bonne alimentation.( Et je tiens à préciser que je n’ai pas participé à la création des sanatoriums, bien qu’ayant travaillé à leur reconversion tardive). Puis la chirurgie souvent délabrante a pris le relais en complément, puis les antibiotiques antituberculeux efficaces mais qui chez des personnes défavorisées et désocialisées peut induire des résistances aux antibiotiques actuels.

Ne parlons pas du Sida dont le traitement médicamenteux a permis de contenir l’évolution sans qu’aucun vaccin n’ai été trouvé.

Toujours les médecins ont cherché à soigner et non pas à considérer en ne faisant rien l’évolution des maladies, même s’ils ne comprenaient pas tout, et parfois se trompaient.

 

Science vous avez dit

 

A l’époque les médecins écoutaient les patients, les examinaient individuellement et cliniquement , faisaient ensuite des examens de laboratoire et les adaptaient en fonction de ce qu’il découvraient ou non dans ces examens,  qui les orientaient et qu’ils perfectionnaient.

 

Il ont avancé sans se gargariser de la science, mais ils ont été efficaces en se remettant en cause.

 

Les cliniciens de l’époque ne se cachaient pas derrière la "Science" mais observaient et cherchaient en collaboration avec d’autres spécialistes et ils avançaient avec des imperfections mais en voulant traiter les patients.

Et ils transmettaient, non pas en algorithmes ou protocoles mais en sachant leurs imperfections et en étant attentifs à ce qu’ils ne savaient pas.

 

A l’époque on ne se qualifiait pas de scientifique mais de chercheur. Et la science était la recherche ! Beaucoup moins péremptoire.

 

Pour la Covid 19 des progrès se font

COVID-19 : un leurre pour le SARS-CoV-2

Une des voies d'entrée privilégiées du SARS-CoV-2 dans les cellules pulmonaires qu'il infecte est le récepteur hACE-2 ( human Angiotensin Converting Enzym 2 ), auquel il se fixe par sa glycoprotéine de surface Spike. Une équipe française (CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique -, Sorbonne Université, Ecole Normale Supérieure) vient de synthétiser un peptide qui agit comme un leurre pour le virus,.

https://www.univadis.fr

Mais d’autres médicaments, que certains voulaient promouvoir ont prouvé après études en double aveugle contre placébo, dites études « scientifiques », n’étaient pas supérieurs à l’effet placébo. Leur intérêt aura au moins eu l’avantage de booster le prix des actions des laboratoires. C’est la loi du marché, encore moins scientifique que la médecine.

 

PS j’ai acheté, il y a quelques temps, « L’incroyable histoire de la médecine », en bande dessinée, par le Pr Jean-Noël Fabiani (pour l’historique) et Philippe Bercovici (pour les planches dessinées). Edité par les "arènes BD".

J’avance dans sa lecture mais lentement car il s’agit d’un gros bouquin de 286 pages difficilement transportable dans un voyage itinérant et occupé par des musées et bâtiments historiques.

Bouquin indispensable pour comprendre l’évolution de la pensée des médecins et des chercheurs qui ont fait avancer la médecine, depuis l'antiquité, au point où elle en est actuellement.

Ce livre est indispensable pour tous. Et recommandé pour ceux qui devraient éviter la grosse tête médiatique.

 

Autre lecture à recommander ce jour, la dernière « livraison » de Philippe Bilger

Ai-je mauvais esprit ?

Derrière ces demandes d'avis, cette multiplication de saisine des services d'inspection, il y a comme une tranquillité politique : l'assurance que rien ne sera dévastateur et que même si quelques critiques sont formulées, elles ne porteront pas atteinte à un équilibre général.

https://www.philippebilger.com

 

Mon mauvais esprit personnel y trouve son compte.

 

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