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14 mai 2018

14 mai 2018 Titre qui a attiré mon attention

Merci à celui qui m’a signalé cet article du Figaro du 11 mai 2018 :

 « La téléconsultation en passe d’être généralisée en septembre »

Voilà un titre qui a retenu mon attention !

On y parle d’ouvrir la téléconsultation à tous les français dès le 15 septembre de cette année. En fait il s’agit d’un avenant à la convention médicale négociée en août 2016 (et non acceptée par l’ensemble des syndicats) fixant des tarifs, à ces téléconsultations et télé-expertises.

Le fait de signer cet avenant à la convention négociée en 2016, ferait valider l’ensemble de la convention que certains refusent.

C’est bien un des tours de passe-passe habituel des technocrates.

Le Figaro publie un entretien avec Angèle Malâtre-Lansac, directrice déléguée à la santé à l’Institut Montaigne, qui « explique en quoi la télémédecine est une vraie révolution » : « Ceci fonctionne déjà bien dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et apporte un morceau de réponse aux déserts médicaux ou à la saturation des urgences. C’est aussi un outil qui devrait se révéler utile auprès de populations spécifiques, comme la population carcérale, où les soins sont insuffisants en consultations d’addictologie ou de psychiatrique », poursuit-elle, soulignant : « C’est une idée fausse de croire que la télémédecine serait une médecine au rabais ! ».

 

Qui a vu que la téléconsultation et la télé-expertise (cf. interview Angèle Malâtre-Lansac) était satisfaisante dans les EHPAD où vous rendez visite à vos proches handicapés dans toute la France ? Par contre le manque de moyens est souvent évident et le manque de personnel flagrant. Le téléconseiller ne sera-t-il pas tenté d’inciter à garder dans la structure toute pathologie qui risquerait d’« encombrer » les urgences, même si cela ne correspond pas aux moyens de la structure qui demande son aide ? (Surveillance, soins de nuit, personnel surchargé et en sous-effectif, ce que l’on peut ignorer quand on n’est pas sur place, dans la structure).

Qui a vu dans son EHPAD une installation de télémédecine ? et avec quel personnel dédié et formé ?

Qui va financer les installations performantes dans les lieux où cela devrait être utile (déserts, prisons sont cités) ? Qui va assurer l’aide aux patients pas tous férus d’informatique, la maintenance des systèmes vidéo et informatiques, selon quels horaires, 35 h, les repos, les arrêts de travail ? Une expérience à petite échelle permet à certains de dire : « c’est possible », mais est-ce suffisant et a-t-on évalué les coûts et les infrastructures à mettre en place à grande échelle ??

Qui va avoir le temps de répondre aux consultants de ces consultations, quels spécialistes désœuvrés ?

 Si les rendez-vous sont si lointains c’est que ces dits médecins sont sur-occupés, leurs agendas pleins, et ce n’est pas la prise de rendez-vous par Intelligence artificielle qui résoudra le problème de temps médical. Et ce n’est pas parce que ces médecins sont en vacances ou à la sieste.

Les médecins sans patients ? Des noms, qui sont-ils ? Et quelle sont leurs compétences ?

L’exemple est pris de la dermatologie, c’est méconnaître qu’il ne suffit pas d’une image vidéo pour faire un diagnostic une simple photo suffit alors ? Mais cela n’a rien résolu ou cela se saurait depuis longtemps.

Alors que beaucoup de pathologies dermatologiques sont en rapport avec des « maladies de systèmes », des allergies, des hémopathies, des maladies infectieuses …., et demandent un minimum d’examen clinique.

Qui fera faire le bilan général, la biologie orientée (ce qui limite les batteries d’examens systématiques). Qu’on ne dise pas que cela évite des déplacements aux patients ! On a regroupé tous les moyens techniques dans les grandes villes de CH (au mieux), de CHR et CHU. On regroupe les laboratoires de biologie, ( les tubes se promènent et sont dispatchés). Les examens techniques sont hospitalo-centrès dans les grandes villes, mais souvent dans des sites différents. Ils obligent les patients à faire de nombreux aller-retour en taxis ou ambulances souvent, et pas toujours dans un état florissant, pour des examens pas forcément faciles à synchroniser. (Parfois un examen peut en entrainer un autre). Et occasionne de nouveaux délais de rendez-vous. Ceci ajouté au fait des délais de transmission et d’interprétation dans le cadre de saturation des moyens techniques. (Le cas d’IRM pour entorse obtenu en quelques minutes n’est fréquent que pour les footballeurs professionnels) Secrétariats médicaux sous-estimés.

La cardiologie ; j’ai personnellement, à la demande de médecins traitants (en institution ou en médecine générale), fait l’interprétation de tracés électrocardiographiques en urgence. A l’époque un simple fax suffisait, puis une copie scannérisé de l’ECG papier, puis un fichier d’enregistrement d’électrocardiographique maintenant. Certains logiciels d’interprétation le font maintenant assez mal dès que la chose est complexe. J’ai toujours pris la précaution de signaler que je ne faisais qu’une interprétation d’un ECG sans avoir examiné le patient, même si des éléments cliniques m’étaient communiqués, et donc que ce n’était pas un diagnostic. Et bien que je répondais le plus souvent par courrier associé à la réponse téléphonique d’urgence, jamais je n’ai demandé d’honoraires pour l’aide à un confrère pour gérer le cas d’un patient, et que je ne le faisais qu’en cas d’urgence et au dépend de mes propres responsabilités et de mon temps (35 heures jamais connues dans la réalité) auprès des patients dont j’avais la charge. Qui serait responsable d’ailleurs en cas de mauvaise interprétation, et surtout de mauvais diagnostic, un logiciel ? Les gestes techniques demandent la présence du patient. On ne fait pas encore les examens sur des avatars informatiques.

Et les psychiatres vont certainement apprécier ces monologues à deux ! Ou ces dialogues tout seul. Il existe déjà le téléphone, Facebook, les selfies, cela suffit-il ?

Il s’agit bien une conception de bureaucrates ou de médecins loin de l’exercice quotidien qui peuvent penser résoudre les déficiences du système de santé de cette façon.

Que ce puisse être une aide, c’est sûr, une solution, non.

Le fait de mettre la téléconsultation dans la nomenclature est un acte administratif mais rien de plus et n’arrange pas la santé, ni le service rendu au patient, ni les problèmes techniques.

Cela va-t-il donner du temps aux médecins ? Ces personnes qui ne connaissent la médecine que de leur bureau et qui ont l’habitude de répondre « dans les meilleurs délais » ne sont certainement pas les plus aptes à résoudre les difficultés.

Je propose de remplacer les gouvernants par de l’Intelligence artificielle, des robots rassurants qui répondent comme dans certains centres d’appels à côté de la question ou finissent par tourner en rond dans leurs solutions.

La société, la médecine, la santé ont fait d’énormes progrès grâce aux technologies dont j’ai vu l’évolution et que j’ai suivi depuis plus de 40 ans. Cela n’a pas remplacé une bonne formation médicale incluant l’usage des technologies qui ont été intégrées au fur et à mesure.


Le téléphone portable, l’informatique, la radiologie et ses développements, scanners, IRM, Dopplers, Echographie doppler et Echo- doppler couleur et 3D maintenant, RMN, ont apportés leur aide, mais les médecins ont dû maitriser de plus en plus de technologies, mais n’ont pour l’instant pas été remplacés. Ils restent encore des êtres humains, humanistes souvent et « en même temps » scientifiques.

Que je sache, les téléconférences gouvernementales, les télé-conseils des ministres, les télé-débats de l’assemblée nationale seraient certainement une grande amélioration au travail pénible de nos chers élus qui doivent « à la fois » être à Paris et dans leurs circonscriptions. Et pas trop difficiles à déployer.

Mais on en reste pour eux aux très anciennes méthodes de débats oraux et stéréotypés, rien de matériel dans cet exercice, et devant des rangées à peu près vides. Mais entourés d’un personnel nombreux qui règle les difficultés techniques dont les élus n’ont souvent pas idée.

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