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14 juin 2019

14 Juin 2019 Urgences

Dans ce blog j’ai parlé parfois de médecine et tout particulièrement de sa dégradation. C’est particulièrement visible aux urgences qui sont des services de « première ligne ».

Cette dégradation venue de loin, niée et moquée par les politiques, les ministères, les services de l’Etat et sous-évaluée parfois par les organisations professionnelles au nom de principes et parfois d’idéologie.

Je vous ai parlé de mes expériences personnelles familiales qui, il y a quatre ans, m’ont amené à reconstater sur place, vu de la place de l’utilisateur, les dérives et insuffisances.

J’avais constaté les temps d’attente, les encombrements de brancards dans les couloirs, le « tri sélectif » des patients opéré par des personnels se fiant à des critères purement administrativo- médicaux. Aucun examen clinique sérieux et expérimenté pour faire ce « tri ».

Tout cela au nom d’économies hospitalières.

 

Les deux articles ci-dessous, de vision politique et sociétale bien différente, s’accordent toutefois sur le résultat d’une politique de santé poursuivie en dépit d’une dérive progressive mais évidente. Cet aveuglement a été soutenu par une vision de santé publique que je comparerai à la vision des pédagogistes pour l’école. L’avis des experts « Economistes de le Santé » dont l’expérience de terrain se limite au mieux à un bref passage personnel dans des services déjà très sélectionnés par le profil socio-économique de ces acteurs de classe supérieure.

 

J’ajouterai que le tout budget à l’hôpital est imposé par le directeur, fidèle courroie de transmission des décisions des ARS sous la houlette d’un ministère qui raye d’un trait de plume, d’année en années, le budget alloué aux hôpitaux. Le premier ministre dit qu’il faut pour l’année en cours une diminution du budget d’un milliard d’€ et les fidèles serviteurs de l’Etat, l’imposent sans autre réflexion, à l’ensemble des hôpitaux (publics et privés, mais ceux-ci « bénéficient » d’une plus grande liberté d’action, et l’on connait les capacités de négociation des services de l’état face à des négociateurs libéraux bien plus affinés et mieux conseillés).

 

Il ne suffit pas, affolé par la pénurie, de dire qu’on va trouver des budgets pour enfin occuper les postes non pourvus, encore faut-il se préoccuper des compétences, de la formation et de l’encadrement médical de ces postes par du vrai personnel de santé et non pas des cadres administrativo-médicaux.

J’avais l’habitude de dire au directeur de mon établissement que lorsqu’il recrutait un comptable il se préoccupait de savoir si ce personnel était spécialisé dans la comptabilité commerciale, administrative ou de gestion privée. Pourquoi ne faisait-il pas de même pour le médical ou le paramédical ? Pas de réponses bien entendu.

Passer une infirmière spécialisée dans la greffe du rein, en urgence, dans un service de pédiatrie ou de cardiologie est une aberration même si on peut dire ensuite que le poste est occupé, souvent le temps de cocher une case dans le planning.

J’ai vu à mon époque (déjà éloignée) des titulaires du diplôme débarquer le matin, issus d’une boite d’intérim, et mis immédiatement au travail, ne connaissant ni les lieux ni les habitudes de rangements de médicaments et de matériel d’urgence.

Dans un service de chirurgie cardiaque de pointe, dirigé par un chirurgien ami, j’ai vu également les deux infirmier et infirmière de service dans l’unité, occupés à des soins, seuls dans cette unité, ignorer l’emplacement du bureau du chirurgien chef de service.

Pour ma part et à un niveau de dangerosité plus bas, j’était parfois soucieux des soins qui étaient dispensés sous ma responsabilité par des éléments certes de qualité, et titulaires de diplômes adéquats, mais dont la période d’adaptation à leur nouvel environnement parfois stressant, se limitait à des consignes hâtivement données par un personnel en sous-effectif et déjà débordé.

 

J’avais aussi souligné déjà, lors de ces hospitalisations familiales, ma constatation d’un personnel démotivé par le mépris de l’administration, le budget d’abord !

Inutile de vous dire que mes courriers à la direction, l’ARS, et autres institutions, n’ont reçu que des réponses dilatoires et hors sujet.

 

Rien de nouveau donc même si la ministre après beaucoup d’autres feint de découvrir le problème.

 

En tout cas, bonne lecture, et portez-vous bien, surtout si vous êtes âgés et que les réflexions portent par moment sur : doit-on soigner les patients après 80 ans !

 

Dans « Boulevard Voltaire »

Les urgences : un problème qui dépasse le cadre de l'hôpital !

Contrairement à Notre-Dame, le feu couvait depuis déjà longtemps lorsque l'incendie s'est propagé aux urgences hospitalières. Depuis des mois et des mois, le personnel médical et paramédical dénonce un manque de moyens qui ne lui permet pas de travailler dans de bonnes conditions et dont les malades font les frais.

https://www.bvoltaire.fr

 

Et dans « Contrepoints »

Grève aux urgences : jusqu'ici, tout allait bien ?

Le pays de la " plus belle médecine du monde " est en train de faire exploser son système de soins. Par Phoebe Ann Moses. Un petit tour dans votre moteur de recherche préféré en tapant " urgences " vous donnera un aperçu de la situation catastrophique que le pays est en train de vivre.

https://www.contrepoints.org

Concluez vous-même si vous le pouvez.

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