21 Juin 2018 Et à l'étranger...

Hier détente en Catalogne du sud. Le temps estival est revenu, chaud, sec, sans vent. Nous sommes allés au monastère de St Quirze de Colera. Belle allure de loin, mais encore bien abimé de près et surtout de haut, avec toits disparates, restaurations de sauvetage avec du béton. Mais le charme du lieu reste. Le village de Gariguella tout proche, avec son parc d’élevage de tortues de Herman, nous a permis de voir des scolaires catalans, aussi dissipés que nos écoliers français, mais tenu de main de maître, par leur professeur qui se faisait respecter. Ensuite repas dans le village, écrasé de soleil et presque désert, les habitants retranchés dans leurs habitations pendant les grosses chaleurs. Grand calme par rapport à l’agitation des Catalans du nord.

En quelques kilomètres on voit des modes de vie très différents, et des conceptions de sauvetage des monuments très différentes aussi. Nos voisins privilégient la conservation, la protection du patrimoine plutôt que la restauration à l’état d’origine, couteux des français guidés par les monuments historiques peu avares des moyens du contribuable.

Le soir sur la 2 retransmission d’une émission de musique classique et d’opéras. Le théâtre antique d’Orange était par instants transformé par les lasers qui « reconstruisent » le mur de scène de façon magnifique. C’est bluffant et en même temps ce n’est qu’une illusion temporaire qui s’effondre de façon virtuelle par la magie des lasers. Mais notre vie politique n'est elle pas comparable au thétre romain, une belle ruine avec de bons scénaristes qui nous font prendre des images pour des réalités.

Le foot occupe tout l’espace médiatique en ce moment. Avec interview dans les rues de supporters braillards mais heureux, les reporters parlent de Français qui « font la fête » ! Termes bien parisiens pour dire que tout est permis. Les russes doivent être un peu interloqués par le peu de tenue de nos concitoyens. Ces mêmes reporters ne sont pas choqués par la drague des groupes de fêtards auprès des filles russes. Le politiquement correct en France pourrait trouver certaines attitudes choquantes mais les féministes sont restées en France.

Mr Trump, la tête de turc des médias, a encore frappé. Dans le genre des réformes il bat largement notre président. Un jour une chose, le lendemain le contraire, donc 2 réformes. Personnellement je trouve Trump très réformateur ! Et ses méthodes brutales ont fait avancer plus de problèmes que plusieurs décennies de prédécesseurs. Je parle bien de réformes comme on les fait en France, on pourrait plutôt les appeler des changements où les notions de qualité, d’utilité, de pertinence n’ont pas leur place. La France réforme, fait des bonnes lois, en majorité non productives, mais on estime que le résultat est là dès la loi votée, même s’il n’y a pas eu un commencement d’actes. Et déjà les journalistes, commentateurs et experts inféodés montrent des chiffres de flambée du PIB. Heureux pays où il suffit de parler et ne plus s’occuper des réalités.

Pour la réforme de l’assemblée, en préparation, je propose de changer les modes de fonctionnement. Une retransmission récente montrait un député lisant sa question téléphonée après un long préambule nommant le ministre concerné et son ministère, (c'est très long compte tenu de l'inventivité de nos énarques), saluant le président de l’assemblée, les autres députés, les mesdames et les messieurs (pourquoi dans ce sens ?). En général la question de la majorité au gouvernement est posée pour mettre l’action du ministre en relief, la question de l’opposition la démolit. De toute façon après le même long préambule la réponse est à côté du sujet. Une vraie scène de théâtre. Chacun joue son rôle, personne ne s’écoute et surtout aucun échange d’arguments. On pourrait gagner du temps et de l’efficacité, mais est-ce bien le but de la comédie ? Il faut mettre en scène la démocratie.

Dimanche élections en Turquie, devenue une démocratie dictatoriale. J’ai rencontré une citoyenne turque vivant depuis longtemps en France et dont l’espoir est que cela cesse pour peu que les oppositions arrêtent de s’opposer entre elles.