30 Janvier 2020 Drôle de monde

Je suis toujours très embarrassé par ces journalistes qui vous annoncent qu’un patient a été « diagnostiqué » Je me trompe peut-être mais la bonne démarche est de dire que telle maladie a été diagnostiquée chez un patient, car il en présente, les symptômes, les stigmates biologiques, éventuellement que son terrain personnel a favorisé l’installation de la maladie. A partir de là le médecin essaie de déterminer les risques que présente un individu de complications ou d’aggravation. Et là-dessus il détermine la surveillance la plus adéquate.

Cela fait une grande différence avec être diagnostiqué d’une maladie, qui le plus souvent s’exprime de façon différente d’un individu à l’autre.

Mais comment faire comprendre de telles subtilités à un journaliste qui n’est pas spécialiste de toutes les questions qu’il traire, en vrac.

Autre envie irrésistible de sourire, lorsqu’un journaliste, dans une avenue désertée de Chine, fait son intervention un masque sur le nez et la bouche.

A-t-il peur de contaminer la caméra, située à plusieurs mètres de lui ? A-t-il peur d’être contaminé par la caméra ? Le masque exhibé d’ailleurs est du type bas de gamme, impropre à la moindre protection.

Donc inutile, mais cela rejoute à l’angoisse du spectateur (le téléspectateur donc). Ça fait vendre et on tient là un scoop acquis par le journaliste au risque de sa vie. Il faut bien le faire savoir.

C’est peut-être ça la télémédecine, se mettre à l’abri des miasmes des patients !

Autre nouvelle, on reconnait qu’un patient en état grave a échappé « à être diagnostiqué » coronavirus. Il n’entrait pas dans les critères de l’algorithme, fait à la hâte, on peut le concevoir. L’algorithme a été privilégié aux moyens mis sur le terrain. Thermomètres de téléconsultation, ni présents en quantité suffisante, manipulés par du personnel formé, et qui fonctionne.

Tout ceci traduit, pour moi, le malaise des « acteurs » de terrain de la santé confrontés aux réalités françaises.

La télémédecine, les algorithmes de dépistages et de soins ne peuvent s’appuyer que sur des hommes de terrain, formés, ayant du matériel en état (pas un matériel virtuel, ne fonctionnant que sur le papier).

Mais n’oublions pas que nous sommes en France et qu’une grande consultation sera prévue par le gouvernement pour dans 3 mois, devant durer 6 mois, pour discuter du financement d’un tel projet. L’épidémie sera alors terminée depuis longtemps.

On est prié d’applaudir à l’action de l’état. Qui se félicitera de son action.

Pour moi, je « diagnostique » le gouvernement de melonite, comme le dit une vidéo de Miche Cymes qui explique ce qu’est la melonite à la fin de la vidéo sur la magouillose.

Ce monde est drôle cat il vaut mieux en rire.