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Avatars recadrés 3

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14 février 2019

14 Février 2019 la vraie vie

J’écoute avec beaucoup de respect ce que dit Ruffin. C’est du vécu.

Regardez surtout à partir de la quinzième minute. Mais essayez de regarder l’intégralité de la vidéo..

C’est un vécu que ce député recherche. Il démontre ce que devrait faire tout député, c’est-à-dire être au contact de la réalité que vivent les personnes qu’il représente.

Je peux témoigner que dans ma profession j’ai souvent vu le fossé qui sépare les textes et le baratin qui les entoure, de la vie quotidienne. Je ne parle même pas de l’organisation de la carte hospitalière parfaite sur le papier et totalement en dehors de la vraie vie. On l’impose, on l’estime parfaite et on s’enferre dans les contradictions sans jamais vérifier dans la vraie pratique le fonctionnement réel. Tout se passe autour d’une table, on est entouré de gens qui ont tout le temps de faire des réunions, à condition bien sûr que les horaires de travail soient respectés. La plupart même en médecine ont pris leur distance avec l’exercice pratique.

Il n’y a qu’à contempler les résultats de l’organisation des urgences, des maternités, de la résolution des « déserts médicaux ». Que des solutions de papier soutenues par des gens qui ne sont pas ou plus sur le terrain.

Ecoutez aussi l’histoire de cette femme qui s’énerve un peu dans les locaus d’une administration et que l’appel au SAMU veut conduire en psychiatrie. J’ai parfois constaté que l’appel à certains rouages administratifs déclenche des décisions incontrôlables. Que l’appel à des organismes officiels, femmes battues, enfants maltraités, actes antisémites, homophobes etc. entrainent,  de la part des centres qui « s’en saisissent », des réactions d’une ampleur évoquant l’arrivée d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Je me rappelle l’époque ou j’assistais effondré à de telles réunions. Il me reste en tête le départ d’un des « institutionnels » quittant la séance car il devait prendre le train pour rentrer chez lui dans les temps de son contrat de travail.

Pour ma part j’assistais jusqu’à la fin à la réunion (on ne sait jamais, si une décision importante et enfin réaliste était prise). Je reprenais mon propre véhicule car cela permet plus de souplesse dans les horaires, et je rentrais directement dans « mon » service pour résoudre les difficultés gérées par mes adjoints qui parfois avaient besoin de s’appuyer sur l’ancien. Sans compter les rendez-vous urgents qui m’avaient été transmis par les secrétaires. Parfois c’était pour reprendre une garde sous-traitée le temps de la réunion. Je ne rentrais à la maison qu’une fois la réalité prise en charge. Ma famille avait pris l’habitude à ne pas compter sur des horaires bien réglés de ma part. Je n’étais pas une exception. Je connais d’autre part des fonctionnaires pour qui les responsabilités passent avant le confort de vie. Ce n’est bien entendu pas la solution pour fréquenter les cercles décisionnels, autour de buffets ou de cocktails, autour desquels se font les carrières.

Les lois sont idylliques, bien écrites (enfin presque) comme dans un livre. Nos députés sont fiers. Mais aucun ne va dans la réalité pour voir comment cela fonctionne dans la vraie vie.

Mettons les députés en situation réelle. Devant les contraintes. Devant un ordinateur qui plante ou devant des logiciels pourris, utilisant le langage technocratique et qui dissuade les meilleurs, ou fait peur à ceux que ces outils abaissent car ils ne les maitrisent pas. (Que feraient nos premiers de cordée devant un moteur récalcitrant ?). Macron a-t-il déjà fait ses propres démarches devant son ordinateur. J’en doute. Il donne des ordres à son « cabinet » son « secrétariat » mais ce sont des secrétaires (des vraies) qui font le travail. (demandes de papiers, de carte grise, de sécurité sociale ou de déclaration d’impôts. Tout le monde ne peut se payer un cabinet d’avocats d’affaires pour régler les menus détails de l’optimisation fiscale).

Plutôt que de parler il devrait faire la démonstration de ses compétences pratiques dans la vraie vie, avec les outils qu’il impose aux moins que rien.

 

Mais on peut toujours rêver. La réalité de la vie est étrangère à ces donneurs de leçons.

Estic tip 5

 

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