12 juin 2015 Nous vivons une époque magnifique

Nous vivons une époque magnifique. Il suffit de changer de nom pour que toutes les turpitudes perpétrées sous l’ancienne dénomination s’effacent grâce aux communicants.

Ainsi « les Républicains » effacent les casseroles et le « casses-toi pôve con ». Il est vrai que l’on pourrait suggérer que Républicain n’est pas le plus adapté pour un parti dont le chef est plus un empereur qu’un tenant de Liberté Egalité Fraternité. Nous sommes à la tentative de restauration du deuxième empire, mais avec le même chef et après une période de consulat houleux.

De même il parait que les socialistes après un congrès «  réussi », là aussi dans la plus grande clarté pour les seuls adeptes, vont changer de nom et devenir «  les Démocrates ». Sans doute pour faire oublier les promesses faites de transparence, de renégociation des traités européens, du scooter casqué de « moi Président ». Les démocrates à 20% de confiance qui font passer des lois au 49-3 contre l’opinion et surtout celle de ceux qui connaissent le sujet et sont hors des Lobbies. La démocratie du coup de menton à la Mussolini ou plutôt à la façon du Caudillo.

Le Front National blanchi par son futur changement de nom. Pourquoi pas « Organisation des gars de la Marine » ? (OGM). Exit (en latin) Jean-Marie et ses invectives, voici un nouveau parti sans combines ni passé.

Il est remarquable que les nouveaux noms affichent le contraire de ce que l’on compte promouvoir comme politique et façon de gouverner. Ceci est hérité des pratiques des grandes entreprises qui font oublier les scandales par une pirouette, pour mieux recommencer l’enfumage et les profits. Tant pis pour le quidam qui a cru aux belles paroles. Les dirigeants sont des adeptes du « je n’ai pas d’état d’âme ». Il faut plumer les acteurs de l’activité et les petits actionnaires dans la plus grande dignité, avec une grande hauteur d’âme. D’ailleurs j’avais déjà dit à mon propre directeur (qui s’enorgueillissait de ne pas avoir d’état d’âme) que pour avoir un état d’âme il faut avoir une âme ce qui n’est réservé qu’à l’espèce humaine après une longue évolution. Certains sont restés à Cro-Magnon.

Sans état d’âme les grands patrons Français trouvent insuffisantes les « aides » qui leurs sont données (quelles qu’elles soient et par principe). Ils déclarent l’état trop dépensier, sauf pour eux, et en plus tatillon il voudrait vérifier l’utilisation des fonds ! Ils espèrent le rétablissement de l’esclavage, moderne bien sûr, comme chez nos grands amis du Golfe qui nous achètent de si beaux avions. Et pourquoi pas le droit de cuissage si utile autrefois pour la mixité de la société (bien sûr sans connotation de genre). Le gouvernement y pense, et certains donnent déjà l’exemple.

Au fait la banque suisse HSBC est rattrapée par ses combines, initiées bien sûr par ses hauts dirigeants. Que croyez-vous qu’il va arriver, on va « restructurer » 25.000 employés et augmenter les indemnités des dits dirigeants. Le DRH et ses adjoints (nombreux) ne vont pas avoir d’état d’âme, il faut sauver l’institution ! Pour l’employé il ne fera pas bon ramasser le petit bout de gomme qui restera après le travail d’effacement des preuves, sous peine d’un licenciement pour vol. Il y a 25.000 motifs aussi sérieux à trouver pour rendre la chose indolore pour la banque, et permettre d’augmenter les bénéfices des instigateurs des délits et des corruptions. Et je ne parle pas du foot.

Et on va bien sûr changer le nom. Pourquoi pas l’«Institut des Helvètes Épargnants Sérieux » (IHÉS ou YES...)  qui pourrait être comparé à l’Armée du salut pour ses activités de bienfait pour l’humanité. 

Mais ne plaisantons pas, toute la force de conviction présidentielle est tendue vers un seul but, faire réussir la conférence de Paris sur le climat. Ce sera une réussite de l’avis des participants qui se congratuleront. Mais pas sûr que les gesticulations suffiront à faire baisser la température mondiale. L’exemple de Paris où s’activent les moulins à vent politiques, montre bien que la température continue de monter dans les crânes et la ville.