26 Février 2020 Et pourtant je ne crois pas au père Noël

Je sais, j’ai le temps d’écouter des émissions un peu longues.

Général Bernard Norlain, Général 5 étoiles qui a dirigé l’armée de l’air et qui parle de la « dissuasion nucléaire ». Mais aussi de sa passion et de son engagement au service d’un idéal. Un grand monsieur qui fait honneur à l’armée

Et qui nous change de nos minus politiques et de leurs réponses toutes prêtes et politiquement correctes

 Sur cette chaine, « Thinkerview » la spécialité est de ne pas interroger des personnes qui n’ont rien à dire, mais plutôt des gens brillants et qui ont de vraies expériences professionnelles.

Et ils sont interrogés par quelqu’un de brillant qui connait bien ses sujets , qui pose des questions intelligentes et qui laisse parler ses interlocuteurs.

Cela change agréablement des animateurs de plateaux TV ignares, qui cherchent le buzz et dont le rôle semble être de faire taire tout opposant à la doxa majoritaire.

J’ai également écouté cette conférence d’une jeune philosophe, brillante, et qui professe des idées humaines. Elle constate les dérives de notre société et particulièrement des dérives du management rigide et figé des grandes multinationales, copiées par les moindres manageurs de bas niveau.

J’ai bien aimé le passage en rapport avec le contrat (cher à Macron) qui enserre les parties dans des contraintes réciproques et rigides, et où, à mon avis, le plus filou gagne. Notre société doit être régie par la loi qui doit fixer le cadre des interactions humaines, et non par le contrat qui, comme elle le dit est le symbole même de la méfiance entre les signataires.

 L’être humain n’est pas une machine que l’on enferme dans des protocoles. On en arrive à devenir contre productifs et surtout inhumains envers d’autres hommes. Je pense avant tout à ces communicants, ces spin-doctors dont la traduction pour moi est experts homologués en mensonges et en manipulation humaine. Souvent au service de quelques-uns, ceux qui ont le pouvoir de bien les payer, car à notre époque seul le fric qu’on peut se faire est important, l’être humain de base, inférieur puisqu’il ne peut pas payer, n’est que le jouet de la manipulation.

Le génie n’est pas celui qui connait par cœur l’algorithme, qui suit sans se tromper le protocole, qui « décide » en n’utilisant que son tableau Excel programmé avec des chiffres récoltés en dehors de la réalité. Celui là est une bête à concours, incapable de la moindre initiative, de la moindre fantaisie et qui pense que la réalité ne peut se trouver que selon les règles d’un jeu artificiellement décidées.

L’homme le vrai agit en sachant qu’il peut se tromper, qu’il peut adapter à tout moment ses décisions aux évolutions non prévues. C’est ce qui fait la différence avec l’ « intelligence artificielle » qui n’a d’intelligent que l’artificialité du raisonnement.

Une chose m’étonne est la rigidité mais aussi la richesse des raisonnements des astrophysiciens. Ils bâtissent des modèles qu’ils font « tourner » en essayant de faire entrer dans le modèle tous les résultats de leurs recherches. (Il en est de même des météorologues). Ce n’est que lorsqu’ils butent sur des résultats aberrants qu’ils cherchent à adapter les modèles. J’ai l’impression qu’actuellement ils sont prisonniers des scories de leurs cogitations et que l’invention par elle-même devient une rareté. Je n’ai pas l’impression que Einstein ait testé toutes les hypothèses possibles, mais qu’il a eu un instant de création de fulgurance, qui n’appartienne qu’à l’être humain.

Je partage assez volontiers l’avis de la conférencière qui pense que l’humain cherche à se transformer en machine, pensant que là est la vérité, alors que l’avenir me semble à trouver dans l’inventivité de l’homme qui ne veut pas se comporter en machine ce qui stérilise sa pensée.

Je suis probablement un ignare et un idiot qui ne veut pas admettre les limites de l’être humain. Pour moi les limites sont faites pour être dépassées, mais ce ne sera pas par une intelligence artificielle stérile. On ne lui apprendra jamais à être humaine, simplement à être brillante dans sa stérilité.

Je crois en l’homme, en ses limites physiques et intellectuelles, mais qu’il s‘acharne à dépasser, qui refuse la norme, la moyenne pour tous.

C’est surement ce qui a fait mon engagement, avec d’autres passionnés, auprès de cet être humain si imparfait mais si multiple.

L’homme n’est pas une machine. Il se sert de la machine comme d’un outil de sa liberté.

Il doit rester un certain aspect enfantin dans mon esprit.