15 Janvier 2021 Petite fable sans prétention

Il était une fois, une compagnie de bus rutilants, poussée par des investisseurs amis de notre grand mamamouchi.

Les bus étaient beaux, semblaient neufs et proposaient des trajets confortables pour des tarifs alléchants.

Mais la rentabilité était incertaine et nos grands dirigeants entreprirent des plans d’économies. Les conducteurs sont devenus des intermittents, leur formation négligée et leur recrutement fait sur des critères d’économie.

Mais confiants nous sommes montés dans le bus clinquant et le pilote nous a souri.

Puis il a commencé le périple et rapidement a changé le but du voyage et a pris des raccourcis plutôt dangereux.

La première montée de col, qui offrait un trajet plus court se fit sans trop d’angoisse pour les passagers, qui cependant ont dû mettre la main à la poche pour continuer le voyage.

Une partie des voyageurs continuaient à soutenir le chauffeur qui obéissait à sa haute direction, mais d’autres voulaient se réunir et descendre en portant les gilets jaunes de sécurité.

Cela leur fut impossible, les portes étaient fermées et le contrôleur inflexible.

Puis en montagne la route devint glissante et les ravins plus profonds. Le bus, bien entendu n’était pas équipé et commençait à déraper.

Le chauffeur toujours rassurant, sûr de lui-même malgré un permis acquis au piston, rassura tout le monde.

Conseiller en cela par une société de conseil aux tarifs exorbitants, il incita à la poursuite du chemin, assurant que toutes les normes de sécurité et que le budget étaient préservés.

Certains encore, et des plus expérimentés, alertaient. Le reste du troupeau (pardon des passagers) encourageait le chauffeur.

Et disaient que les râleurs n’avaient pas de commentaires à faire car ils n’étaient pas au volant.

La situation se corsa et ils essayèrent d’alerter les médias. (Car le bus bien entendu avait quelques postes de télévisions reliés surtout à la chaine privée faisant l’éloge du propriétaire de l’entreprise si performante). En vain ! le journaliste salarié d’une autre branche de la même société d’investissement que la compagnie de bus, demandait ce que les râleurs feraient devant cette route glissante et ce qu’ils proposaient comme solution à une situation imprévisible. D’ailleurs l’autoroute était payante et donc ce n’était qu’une fausse sécurité et plus est une solution de facilité indigne d’une Start-up nation, qui nous le savons tous n’est crédible qu’en parlant globish.

La situation de plus en plus se compliquait et toujours les « ravis » du bus parlaient à la TV de l’impossibilité de faire demi-tour, de ralentir ou de retourner sur le bon chemin.

Et on suggérait aux râleurs qu’ils ne feraient pas mieux dans ces mêmes circonstances. Comment aurait-on pu prévoir que la route de montagne glisse, que les virages étaient si serrés et les pentes si rudes. Il n’y avait donc pas d’autres alternatives que de continuer la route qui n’avait pas été demandée ni souhaitée.

Pour calmer la grogne on fit un panel de voyageur démocratique, choisi si des critères imparables, ils étaient aux ordres.

A chaque virage de ce radeau de la méduse un conseil de guerre était réunis. La situation évaluée, les solutions mises sur la table, et la décision tombait de l’oracle, il fallait continuer le voyage dans les mêmes conditions puisque la situation était enferrée jusqu’aux moyeux.

Que pouvait-on faire à part tenter de déraper jusqu’à un parking (gratuit) et faire payer les dégâts par tous les voyageurs contents ou mécontents, après tout ils n’avaient qu’à pas monter dans le bus et auraient dû se confiner chez eux et se contenter de télé-circuler.

Il parait qu’au moins 25 % des voyageurs approuvent le conducteur et ses décisions. Les autres ont été priés de choisir entre ces populistes qui critiquent toujours sans donner de solution à la crise construite.

Il parait que les actionnaires se préparent à revendre la compagnie avec une belle plus-value car les voyageurs ont été bien dressés, ce qui laisse espérer des voyageurs satisfaits de ne pas mourir et qui acceptent de payer pour ne pas voyager. On dit d’ailleurs que ce sont des veaux et que le prochain investissement sera des bétaillères et si possible tirées par des bœufs, c’est plus écologique et tellement plus au goût du jour !

Mais la mouche du coche restera la même puisque, elle en est persuadée, sans elle jamais une seule côte n’aurait été gravie et plus grave ne pourrait être descendue sans risque.

Toute ressemblance avec la situation actuelle ne pourrait qu’être fortuite.

Mais tout fonctionne en France

Covid-19 : 833 centres de vaccination ouverts, 4 millions de Français vaccinés d'ici mars?

Le ministre de la Santé a salué une accélération dans la campagne de vaccination contre le Covid-19, qui est toutefois conditionnée par la validation de nouveaux vaccins, dont celui élaboré par le laboratoire AstraZeneca.

https://actu.orange.fr

Sauf que après essai personnel, rien ne fonctionne pour une prise de rendez-vous dans notre département.

Essais sur internet, ou N° de téléphone unique pour tous les centres du département, plateformes vantées par le gouvernement et les télévisions, aux abonnés absents. Un condensé de l’efficacité française en cours d’accélération. Visiblement ce n’est pas l’accélération d’une Ferrari, d’une Porsche ou d’une Jaguar. Plutôt celle d’une 2Cv de ma jeunesse et nous sortons d’une longue somnolence. Et en effet je ne pourrais pas faire mieux au pays des cloportes.

Je suis un petit vieux fragile de plus de 75 ans, pas encore en Ehpad, mais qui pourrait encombrer les rares places de services de réanimations que les restructurations ont laissé. D’où la panique des grands décideurs, ma grande vieillesse devrait encore me permettre de leur botter les fesses s’ils quittent leurs bureaux de télétravail et les plateaux de télévision.