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Avatars recadrés 3

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25 mai 2018

25 Mai 2018 On pourrait appeler ça un voyage d'étude

De retour à la maison après un voyage d’une semaine en Rhône Alpes Auvergne, lieu de mon exercice professionnel et au cours duquel nous avons rencontré une partie de la famille, mais aussi les amis médecins ou non médecins, ce qui m’ a permis de refaire le point sur l’évolution actuelle et tout particulièrement des constatations de santé dans d’autres régions.

Globalement les mêmes constats sont faits. Perte de confiance, perspectives inquiétantes, départ des médecins en exercice sans personne pour leurs succéder. Trop d’heures de travail, envahissement par la bureaucratie, aucune considération des tutelles, incompréhension des élus. Les jeunes médecins refusent des horaires de travail bien en dehors des 35 heures, des responsabilités lourdes et un isolement au moindre problème. Il faut avoir les épaules larges pour encaisser qu’on se défausse sur l’homme de terrain alors que l’organisation lui a été confisquée au gré de plans concoctés dans des bureaux. Mais ces bureaux restent bien protégés par une technostructure les exonérant de toute responsabilité. (Cf mes textes précédents)

Les municipalités en plein désarroi ont la même réaction ici qu’ailleurs, souvent la seule à leur portée, construire des maisons médicales. Le bâti se fait à grands frais, les subventions pleuvent (ou non, selon les détails), mais les médecins partent ou ne viennent pas, ou pour un temps. Les « avantages » n’attirent personne. Les élus se débattent à la recherche de solutions qui n’en sont pas ou qui leur échappent. Bien souvent ils n’ont pas voulu voir le lent déclin et croire les avertissements des acteurs de terrain, rassurés par la certitude des tutelles que tout n’était qu’une question de mauvaise volonté et que de bonnes lois allaient obliger les hommes à se plier à leur bon vouloir omniscient.

Donc désertification progressive. Là où j’exerçais il y a avait 5 médecins généralistes dans un village de 5000 habitants, plus les « écarts », un autre médecin 10 kms plus loin, un autres « en bas » à 10 kms, mais environ 4 à 500 mètres de dénivelé). Région montagneuse avec neige l’hiver.

 Il n’en reste actuellement que 2, qui se sont regroupés en maison médicale grâce à des subventions, mais c’est ce qu’on appelle un cautère sur une jambe de bois s’il n’y a personne pour prendre la suite.

 Il y avait en outre plusieurs médecins spécialistes à demeure dont l’exercice était mixte, salariés dans des établissements de soins, et consultants pour le reste du temps qui n'était pas non plus de 35 heures. Les établissements se sont fermés ou « reconvertis », les spécialistes sont partis. (Faites le rapprochement avec se qui se passe autour de vous, Centre Bouffard Vercelli et le Centre de réadaptation de Banyuls).

Les 2 médecins généralistes restant, des anciens, acceptent d'être de garde une semaine sur deux, de nuit comme de jour, week-end compris. Ils consultent et font de la petite chirurgie et nombre d’examens (Radios, échographies, prise en charge des urgences avec scopes de surveillance, oxygène, défibrillateur etc.). Ceci avec une prise en charge bien plus rapide qu’un centre 15 éloigné et avec un médecin compétent au chevet du patient. Ils assurent les radios, la prise en charge d’urgence avec tout le matériel, sont médecins des pompiers …etc. (zone de montagne avec ski, VTT, donc fractures et traumatismes et plâtres au cabinet). Ceci entraîne des horaires à rallonge. Ils sont débordés, à l’âge de la retraite et à part les bonnes paroles, pas de solution pour la suite. Les stagiaires étudiants qui viennent finir leur formation chez ces médecins sont impressionnés par la qualité des soins et du matériel. Ils apprennent beaucoup, mais n’envisagent pas de mener une telle vie.

 On réfléchit (jusqu’à quand ? le temps administratif est long) à créer à 50 kms une structure d’accueil pour les soignants en burn-out ! Elle devrait regrouper aussi les infirmier(e)s et professions paramédicales dans le même cas. Seule réponse qui fait plaisir aux autorités (vous savez quand il y a un gros problème qui peut engager la responsabilité de l’état on convoque une cellule d’aide psychologique qu’on recrute à la va-vite pour un très court temps). Les soignants des établissements en cours de « restructuration » (=menace de fermeture), sont malmenés pour dégager des économies et se retrouvent dans l’impossibilité de faire leur métier correctement et sereinement. Il est difficile de se motiver quand on vous serine que vous ne servez à rien et que votre avenir est de partir vers la très grande ville qui ne vous attend pas).

Pour cette première partie, je m’arrête là.

Demain je vous raconterai ce que j’ai compris des actions des municipalités pour essayer de compenser la perte des emplois. Cela ne vous rappelle rien ?

Mais pendant ce temps la ministre actuelle après une longue série de ministres obtus, constate que, en effet, il y a un problème que l’on va évaluer, comme si les ARS n’avaient jamais fait remonter ce qu’avait dit le terrain. Ce qui est possible, il ne faut pas irriter le prince.

Estic tip 5

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