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Avatars recadrés 3

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2 octobre 2019

02 Octobre 2019 Vous avez dit Santé

Vous n’êtes pas de ceux qui ont pensé que j’exagérais la situation de la santé.

Mon neveu, réanimateur à l’APHP (Assistance Publique Hôpitaux de Paris), m’a envoyé cet article paru dans Libération il y a déjà quelques jours. A ma connaissance pas d’échos sur l’audiovisuel, il ne faut pas déranger le pouvoir, même si la dégradation perdure et s’aggrave depuis des dizaines d’années.

A l'AP-HP, "on assiste à la déliquescence de tout un système"

C'était, il y a dix jours, la grande réunion de la Commission médicale d'établissement (CME) centrale des hôpitaux de Paris, qui regroupe tous les médecins hospitaliers de l'AP-HP, sous la direction de Martin Hirsch. L'occasion, comme toujours, de sentir l'air du temps, à un moment où la crise des hôpitaux et des urgences dure, sans réponse efficace des pouvoirs publics.

https://www.liberation.fr

Je pense avoir depuis longtemps analysé la situation. Et l’avoir écrit.

Cette destruction qui au début ne touchait que « la France périphérique » s’est diffusée à tout le pays et même atteint la Capitale.

Au début les grands CHU pensaient que la fermeture des structures périphériques était une bonne chose et que seules les structures où œuvraient de grands professeurs étaient légitimes. Il fallait donc « redéployer » les moyens sur ces structures et que cela était licite.

On transforme ainsi l’hôpital en usine à produire « du soin ».

 On sait le sort réservé actuellement à nos usines impossibles à réformer et à s’adapter au « marché ». Heureusement le PDG, grâce à la direction des « ressources humaine » fait la « restructuration » « nécessaire » et est rapidement promu, grâce à ses hautes compétences, à d’autres tâches où son talent de restructuration peut être valorisé ! Les employés devenus « inutiles » vont grossir les rangs de ces fainéants qui pointent au chômage.

Idem en santé. Les restructurations à marche forcée ont bien eu lieu. Mais comme le but non avoué était de fermer « des lits » on a oublié de redéployer les moyens qui n’ont pas suivi.

Les résultats sur les « économies de santé » se font cependant attendre et c’est beaucoup les malades (les traiter de patients serait une réalité dans le sens de l’attente) qui en font les frais.

Mais aussi toute l’organisation de santé en a souffert, et ses professionnels ont été mis en conflit entre eux pour permettre à l’état de mener sa destruction.

Les services de pointe ne peuvent pas tout assurer, chacun a ses limites de prise en charge. Un grand professeur ne peut opérer ou « prendre en charge » tout ce qui arrive dans son service. Il n’a que deux bras. Il doit donc déléguer. Son rôle est de former des « élèves » à de nouvelles techniques, mais pas de tout faire tout le temps il doit enseigner et montrer.

Tout ne peut arriver au même endroit et sur un seul homme qui d’autre part doit s’occuper des contraintes administratives, défendre un budget et assister à de nombreuses réunions « de concertation » où bien souvent son avis n’est pas pris en compte (excepté l’avis de ceux qui frayent en plus dans les allées du pouvoir et en général pour approuver et flagorner).

On a fermé des urgences, des maternités, des services de soins généraux et de chirurgie générale qui avaient l’avantage d’être de proximité. Les médecins qui ne sont pas idiots savaient leurs propres limites et celles de leur structure. Tous les moyens ne peuvent pas être partout.

Mais le tri clinique était fait. Tri non pas sur un algorithme et sans examen du patient, mais par un médecin qui examinait le patient et organisait l’éventuel transfert du patient qui le justifiait.

Actuellement on se trouve devant des situations comme cette femme découverte morte dans son lit depuis 6 jours alors qu’un appel au centre 15 n’avait pas entrainé d’hospitalisation. Pour l’ARS le protocole avait été respecté !

Mort d'une femme à Mulhouse malgré un appel au SAMU : " Une réponse a été donnée, mais a-t-elle été pertinente ? "

La régulation du SAMU dans la prise en charge de la victime semble avoir fonctionné normalement, mais une information judiciaire doit permettre d'enquêter sur d'éventuelles responsabilités, a estimé le parquet.

https://www.lemonde.fr

Et certains pensaient que je n’avais qu’une vue pessimiste de la situation.

Lorsque j’entends que le gouvernement recherche des retraités pour faire face à la situation, je ris !

Comme retraité depuis plus de 10 ans je ne suis plus fonctionnel. Faire une consultation n’est pas comme présider une cérémonie en lisant un discours écrit par un secrétariat pléthorique. C’est encore moins agir comme une IA (intelligence artificielle) qui ne fait que suivre un algorithme et que seuls des médecins en rupture d’humanisme peuvent promouvoir. Une aide très certainement, une mémoire aussi, mais cela reste une machine.

Remplace-t-on la justice par un algorithme, une assemblée nationale par l’IA, parfois on a l’impression qu’on remplace président et ministres par une froide mécanique un peu folle et non pilotée.

Et « prendre en charge » des patients (qui ne sont pas encore robotisés) dans de telles conditions, sous la houlette administrative incompétente, très peu pout moi.

 

Mais on parle toujours de santé et de son système en déshérence.

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