05 septembre 2018 En marche pour la croisière

Pôle emploi Tout va bien, les chiffres sont optimisés

Marianne de cette semaine a sorti un dossier sur : l’« hôpital un autre classement » 14 pages passionnantes à lire absolument sur l’hebdo papier (ou s’abonner à) dans ce numéro

Comment les lobbies ont tué Hulot

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https://www.marianne.net

Ceux qui me lisent ne seront pas étonnés des résultats d’études faites sur le terrain (vus journalistiquement quand même), mais bien plus proche de la réalité que les statistiques basées sur des données du PMSI et de ses travers. Le patient n’est alors qu’un chiffre, un nombre de points, un budget à optimiser.

Les Bigs Datas ne tiennent pas compte des patients mais des données choisies à partir d’hypothèses susceptibles d’obtenir le résultat voulu.

Les médecins dits scientifiques et les médecins de santé publique sont friands de tels chiffres où le patient devient client.

Je pense aussi à ces analyses et grandes études que sont les méta-analyses qui regroupent les données de multiples articles internationaux sans se préoccuper vraiment des conditions de recueil de données et surtout de la structure hospitalière de chaque pays. Ce qui compte pour tout le monde est de démontrer la cohérence de ses prescriptions, seule façon de demander une augmentation de budget pour son activité. Cette augmentation se fera de toute façon au dépend de celui qui ne « produit » pas de grandes études, puisque le budget en France est décidé globalement par l’état et actuellement rectifié vers le bas d’un trait de plume dans un bureau sur la foi de résultats statistiques globaux. D’où mon plaisir devant ce dessin de Gros, dans Marianne, à la page de l’enquête sur l’équipe de psychiatrie de Mantes la Jolie (on n’en voudra pas au journaliste de choisir un hôpital proche de Paris ! La situation est parfois bien pire « en province » mais c’est loin (de Paris)) !

La direction est ficelée par les consignes du ministère dont elle est la fidèle courroie de transmission , sans états d’âme, d’une politique incohérente.

Les optimistes diront que la prochaine « grande réforme » va tout améliorer. Mais les conditions économiques s’étant encore détériorées je me permets d’en douter, réduire les coûts est la priorité, quel qu’en soient les coûts sur les « clients » que j’appellerai patients (il en faut de la patience) ou malades qui devrait rester la préoccupation première du médecin. Demandez l’avis des grecs « saignés » pour rétablir les comptes bancaires de la Grèce.

Mais dans les discours gouvernementaux (tous et de tous temps) je me méfie des « priorités » affichées : à l’hôpital le client est le centre ! Et chaque fois qu’on a pointé une priorité c’est pour avoir un alibi : on l’a dit, on peut donc oublier tout de suite.

Nous sommes un pays en cessation de paiement après plus de 50 ans de gestion de nos élites. Ces élites autoproclamées ne se remettent jamais en cause, papillonnant de postes en postes, jamais responsables, jamais coupables, c’est l’autre et souvent ce peuple qui n’y comprend rien. Il faut donc communiquer !

Une décision a enfin été prise, nous aurons le prélèvement à la source ! Beaucoup de tergiversations (feintes ?). Pour occuper le terrain et éviter que le citoyen ne se pose des questions sur les problèmes que l’on veut étouffer ? Hollande avait déjà décidé et organisé. Personnellement je suis indifférent au moyen de prélever les impôts, ce qui m’importe c’est combien.

On attend de voir en pratique les résultats. Un peu inquiets tout de même quand on a l’expérience du cafouillage lorsque l’état et nos génies autoproclamés se mêlent de choisir des logiciels (Louvois pour la paye des militaires, ou le DMP dossier médical partagé) grands et coûteux échecs. Idem pour les négociations de partenariat public-privé. Mais toujours c’est pas moi, c’est l’autre.

On va nous expliquer dès que des dysfonctions seront découvertes que c’est notre faute, nous l’avons voulu, d’ailleurs on a voté pour ce programme.

Au fait je n’ai pas la prétention de savoir faire mieux que nos « élites ». Mais je n’ai pas la prétention, ni l’ambition de faire ce qui me dépasse. Je connais un peu mes limites. Les connaissent-ils ?

Faire croire que l’on pilote le navire, alors qu’il va seul en direction de l’iceberg, en pilotage automatique mal programmé, sous les applaudissements de l’équipage (les élus majoritaires).

Nous sommes les passagers, c’est notre faute, nous avons choisi (ou pas) la Compagnie et le voyage !