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Dates
 
13 mai 2018

13 mai 2018 Le pouvoir des mots

Article écrit en deux parties une hier, l'autre ce matin du fait de l'attentat de cette nuit.

Maintenant vous êtes diagnostiqué ! (souriez ?)

Voilà ce que l’on entend et voit dans les pubs, les communiqués du ministère, les oukases de la prévention, etc.

On est diagnostiqué du diabète, de l’obésité, de l’hypertension, de la dépression, de la constipation, des fuites urinaires. J’en passe et des meilleures.

 

Et c’est grave docteur ?

Autrefois on voyait un médecin qui portait un diagnostic après un interrogatoire, un examen clinique, éventuellement des examens biologiques, radiologiques ou autres.

Et le médecin prescrivait un traitement adapté le plus possible à votre pathologie propre, avec ses éventuelles complications, ses causes, ses signes cliniques, ses associations pathologiques.

Maintenant on est diagnostiqué pour une maladie, un syndrome, des signes fonctionnels et on rentre dans une catégorie statistique qui fait le tour de toutes les complications possibles et qui vous attendent c’est sûr. La science statistique l’a dit. Vous n’êtes plus une personne mais un numéro dans une case.

Mais vous êtes diagnostiqué, avec toute l’empathie que les chiffres vous apportent.

Et bientôt l’Intelligence Artificielle (ou IA, ça fait bien) vous thérapeutiquera selon les critères statistiques, admis, pour votre groupe par consensus des agences de santé, obtenu après discussion autour d’une table ronde (sans les patients bien sûr). (Mais ce consensus évolue en fonction de critères difficiles à maitriser par le profane).

Et proposera; imposera; un traitement, après que vous ayez lu et validé la liste des indications, effets secondaires, contrindications (et certifié que vous n’êtes pas une machine). Vous savez, ce qui est marqué dans chaque boite de comprimés pilules, sirops, gouttes et que vous lisez attentivement …. Ou pas.

Notre monde est en marche, mais les lendemains sont-ils enchanteurs ?

 

J’ai écrit la première partie de cet article hier soir.

J’apprends ce matin le nouvel attentat à Paris.

Les journalistes des chaines d’informations glosent sur le fait que le ministre ose nommer les choses. Il s’agit d’un « terroriste » on ose le dire, et ceux qui l’ont aidé seront « châtiés », terme à connotation religieuse d’après le journaliste, pour bien marquer le courage du ministre qui ose nommer. Et figurez vous que le ministre est venu sur place, la nuit ! images d’un cortège nocturne dont l’efficacité opérationnelle est incertaine, mais le symbole est « fort ».

Les policiers qui sont intervenus ont été remerciés et loués pour leur courage, façon pour le ministre de montrer l’efficacité de sa propre efficacité. On a quand même rappelé que tous ces policiers et militaires sont sur le « front » depuis des mois dans des conditions difficiles, 24 h/24, avec peu de prise en compte de leur travail, de leur fatigue, de la part de l’état. Quelques symboles.

Une réunion de « travail » à dix heures au ministère est prévue. J’espère que cela ne sera pas que de la com, de l’exercice de vocabulaire, et que l’action de ceux qui sont mobilisés pour essayer de nous protéger recevront d’autres reconnaissances que des mots, qui, nous le savons ne coûtent rien, et passent aussi vite que l’efficacité des gesticulations.

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